Incarnation de l'Ennui

C’est dans cette salle que je suis mort.

Au milieu des cadavres, au fin fond du monde, les flammes de l’incinérateur consumerent ma chair comme si l’enfer lui-même avait refermé ses griffes sur moi. Le rire maléfique du directeur résonnait encore a mes oreilles.

Mais mon cœur ne cessa pas de battre. Le feu de la douleur ne déserta pas mes muscles, ma peau, mes os. Et je ne dérivai pas vers le néant comme j’avais toujours imagine que cela se passerait.

Non, dans le pénitencier de la Fournaise, meme la mort n’osait pas se montrer. La grande faucheuse m’avait abandonne, me laissant seul avec mes cauchemars.

On raconte qu’au moment de mourir chacun voir sa vie défiler devant ses yeux. En fait, ce n’est qu’a moitié vrai. On ne voit pas les moments heureux, on ne voit que les ehecs. Etendu par terre, sous les rires tonnants des cols noirs, j’eus droit au film interminable de mes erreurs.

(Alexander Gordon Smith)

**Avis Babelio**